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Jeu 3 Jan 2013 - 21:31
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SBKInterview de Serge Baz, père (Noël ?) de Loris
Par Philippe Debarle le 25/12/2012 13:03
Les
parents des pilotes n'ont pas forcément le rôle le plus facile, ni le
plus agréable ou le plus estimé. Mais les heures, les jours, les
week-ends à rallonge qu'ils passent sur les circuits leur donnent une
connaissance et une vision de la course originales. Examinons cinq
points particuliers avec l'un d'entre eux, Serge Baz, qui suit toujours
son fils Loris après l'avoir mis sur les rails de la compétition.

Quel est le rôle des parents ?

"Si on ouvre le livre à la
première page, le rôle des parents est – il ne faut pas se le cacher –
de donner l'envie à nos gamins de faire quelque chose dans le sport. Il
faut avoir les moyens d'acheter la petite moto et l'équipement, puis les
mettre dessus. Après, les années et les saisons passant, il faut les
accompagner sur les circuits car ce sont des gamins très jeunes, il faut
les emmener jusqu'à l'adolescence, voire plus loin.


"Le rôle essentiel des parents
dans les sports mécaniques est d'être le sponsor principal de nos
rejetons. J'en connais peu qui ont eu des sponsors d'entrée qui ont tout
payé. Après avoir payé, le rôle est de les accompagner, ce qui fait des
milliers de kilomètres sur la route et beaucoup de temps pour les
amener aux séances d'entraînement et sur les courses, les amener
également à l'hôpital quand il y a des bobos plus ou moins graves.


"Après, plus on monte dans la
hiérarchie du sport moto, et moins le rôle des parents est important. On
écarte en général les parents de tout. Il ne faut pas qu'ils soient
dans les box, il faut qu'ils ne s'occupent de rien. Ils ne servent pas à
grand-chose et il ne faut surtout pas qu'ils donnent leur avis. En fait
notre rôle devient très ingrat par la suite. On déambule dans les
paddocks pendant les week-ends de course. Notre rôle est comme celui des
tracteurs qui remorquent les semis, on voudrait nous garer dans un coin
du paddock et nous faire attendre pour récupérer nos gamins à la fin du
week-end. Alors on essaie parfois de tricher avec Philippe (Guarnoni,
père de Jérémy) et Jean-Louis (Lanusse, père de Romain) et de nous
glisser en bord de piste, mais c'est la croix et la bannière. On a payé
pendant des années des engagements pour nos gamins, mais maintenant on
n'a même pas un accès tribunes. C'est quand même un petit peu ingrat.


Il a été surprenant que Kawasaki
ait fait monter Loris directement du Stock 1000 à la Superbike d'usine.
Quand Maxime Berger a roulé trois ans en Superstock chez Honda, personne
ne lui a jamais proposé de remplacer un blessé en Superbike. Pareil
pour Sylvain Barrier chez BMW.

"En ce qui concerne Sylvain
Barrier et Maxime Berger, je trouve ça complètement crétin parce que ce
sont de très bons pilotes. Hélas en ce qui concerne Loris il y a eu un
concours de circonstances, mais comme tu le dis il y a eu également des
blessés chez Honda et ils n'ont pas fait appel à Maxime.


"Je pense que Loris a une belle
image, grâce en partie au sérieux de sa carrière menée de main de maître
par Adrien (Morillas). Ça pèse, même si je ne suis pas toujours
d'accord avec Adrien. C'est un Auvergnat ! (rire) No comment. C'est
quelqu'un que j'apprécie beaucoup. Quand Joan Lascorz s'est blessé,
Loris a eu ce test à Alcarras qui s'est bien déroulé et ensuite on est
passés aux négociations. Il a fait d'excellents chronos alors qu'on lui
demandait d'aller doucement, et ils ont pu vérifier ce qu'il avait comme
connaissances au niveau d'une Superbike. Il ne faut pas oublier Fabien
Raulo qui est un homme sur qui on peut compter. J'espère vraiment que
des pilotes comme Maxime et Sylvain pourront avoir des guidons en
Superbike. J'en parlais il y a deux jours avec Loris et c'est le souhait
de tout le monde. L'expérience du British Superbike a beaucoup servi à
Loris, même si elle s'est mal terminée quand un sponsor nous a lâchés.
Cette année-là il a beaucoup appris, et ça plus l'aide d'Adrien a été
très utile.


Est-ce un avantage ou un inconvénient d'être un pilote français ?

"La question ne se pose même
pas, c'est un inconvénient. On a commencé en France, puis nous sommes
allés en Espagne en 50cc, 70, Coupe Metrakit, etc, et si Loris en est là
aujourd'hui c'est grâce à toutes ces courses en Espagne (championnat de
Catalogne, CEV). Il y a en Espagne un culte énorme de la moto. La
Dorna, des sponsors comme Repsol mettent beaucoup d'argent pour sortir
des pilotes comme Lorenzo, Pedrosa ou Marquez. Si on regarde les
budgets, nous on a mis tout ce qu'on pouvait mettre. Mais un très bon
pilote comme Marquez a fait des milliers de kilomètres avec des motos
qui coûtaient très cher, avec des milliers de pneumatiques, il n'y a pas
photo. La Fédération française fait ce qu'elle peut pour aider les
pilotes, mais c'est une goutte d'eau dans la mer par rapport à ce que
font les Espagnols. Quand on arrive en mondial, être français n'est pas
un avantage, ça c'est clair.


Le statut des pilotes ?

"Serge Rosset, qui a dirigé un
team en GP 500, fait un peu partie de notre famille car c'est le parrain
de ma fille. Il a été pendant quelques années à la tête de l'IRTA qui
défend les teams face à la FIM et aux organisateurs. Cette institution
est une très bonne chose et je pense qu'il serait nécessaire très
rapidement qu'il y ait la même association pour les pilotes. Ce sont les
principaux acteurs du spectacle, mais ils sont souvent relégués à être
la dernière roue de la charrette. Moi, et d'autres pré-retraités, sommes
prêts à nous engager pour défendre nos pilotes, ce qui est essentiel.
Regarde le petit Mircea Vrajitoru qui ne parle plus, le gamin est dans
son lit, il y a beaucoup de choses à faire pour qu'on les respecte déjà
un peu plus.


La sécurité ?

"La Dorna et les grandes
institutions devraient soutenir des causes comme celle que défend
Jean-Claude Olivier avec le Professeur Saillant, l'Institut du Cerveau et de la Moelle épinière.
Il faut encore travailler pour sécuriser au mieux nos pilotes. Beaucoup
de choses positives ont été réalisées, comme la Clinique mobile, il y a
eu du très bon boulot, et il faut continuer. Il faut également que les
pilotes aient des équipements au top, j'en ai vu certains avec des cuirs
ou des gants qui m'ont fait peur. Les équipementiers travaillent mais
il y a encore plein de choses à faire."
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