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Un deuxième team équipé avec des Mistral Tech3 ? Guy Coulon est prêt!
Jeu 12 Juin 2014 - 21:08
12-06-2014 14:00 ExclusifMarc Seriau 2
Depuis le début de l’année, il est incontestable que les Mistral 610 Tech3 pointent régulièrement le bout de leur nez dans le Top10, faisant ainsi taire les mauvaises langues qui n’avaient cessé jusque là d’accuser les motos conçues par Guy Coulon de ne pas être tout à fait à la hauteur de leurs homologues allemandes ou suisses, en oubliant au passage la victoire de Yuki Takahashi à Catalunya 2010.
Nous avons souhaité savoir ce que pensait Guy Coulon, leur concepteur, de ces résultats en progression et, plus généralement, comprendre comment fonctionnait techniquement le team Tech3 Moto2, qui reste à ce jour le seul team-constructeur de la catégorie (Propos recueillis au Mans, avant la course).
GP-Inside : Guy, cette année, les performances de vos motos sont nettement à la hausse; cela vous fait évidemment plaisir, mais comment expliquez-vous cela ?
Guy Coulon : "Au Mans, Ricky Cardus est à 0.310 de la pole. Quand il est venu faire un remplacement chez nous, suite au malheureux accident d’Alex (Marinelarena), il faut avouer qu’on ne l’attendait pas à un tel niveau. Il roule maintenant avec la moto 2014 alors qu’il a utilisé la 2013 depuis le début de la saison. Cela lui a permis d’obtenir le meilleur résultat qu’il n’ait jamais fait depuis 2010 alors qu’il a roulé avec toutes les marques de motos du plateau.
Marcel a aussi fait avec nous le meilleur résultat qu’il n’a jamais fait donc, s’il est assez difficile de situer le niveau des différentes motos, on peut au moins dire que rouler sur les nôtres ne les handicapent pas dans leur plan de carrière. Ils sont dans leur zone.
Et si on analyse les pilotes qui sont là depuis deux ou trois ans et qui changent de motos, ils restent également globalement dans leur zone.
C’est à peu près logique puisque c’est maintenant la cinquième année que les Moto2 existent et tous les fabricants qui sont restés font des bonnes motos, avec des écarts assez faibles entre les unes et les autres. Bien sûr, il peut y avoir des machines qui se comportent un peu mieux sur certains types de circuits que d’autres, mais un des facteurs importants et intéressants pour un constructeur est le nombre de motos alignées en piste, car cela te permet de recentrer un pilote qui se perd un peu dans ses réglages par rapport au reste de la bande. Quand tu n’as que deux pilotes, c’est plus compliqué.
Par exemple aujourd’hui (ndlr : qualification du Mans), Ricky est nettement plus vite que Marcel, mais malgré que nous n’ayons que deux pilotes, cela va nous aider à faire des comparatifs valables entre les deux.
Pourquoi Folger est en pole position sur une Kalex chez AJR et pourquoi son coéquipier n’est pas dans la première page de la liste, avec la même moto et la même équipe technique ? C’est la moto ou c’est le pilote ?"
GP-Inside : La Kalex est réputée moins rigide que la Suter. Où se situe la Mistral par rapport à ses concurrentes ?
Guy Coulon : « nous, on sait où on est, mais on ne sait pas par rapport aux autres. »
GP-Inside : mais vous avez des pilotes qui peuvent vous le dire…
Guy Coulon : « en général, le pilote ressent exactement l’inverse de la réalité, donc on ne peut pas trop se fier à ses impressions. Il faut tester le cadre et nous possédons des bancs de test pour les bras oscillants ou les cadres, mais nous n’avons pas eu l’occasion de pouvoir tester des châssis concurrents.
Ça ne fait pas tout, non-plus. C’est compliqué à expliquer. On sait où on est par rapport à l’an dernier.»
GP-Inside : où en êtes-vous, par rapport à l’année dernière ?
Guy Coulon : « on a légèrement amélioré la rigidité frontale, on a gardé la même torsion et on est un peu plus faible en rigidité latérale. Cela a d’abord été simulé par ordinateur puis vérifié au banc. »
GP-Inside : vous possédez un outil informatique de simulation ?
Guy Coulon : « oui, on s’est fait nos petites statistiques nous-mêmes. La simulation, c’est une chose, mais cela doit être validé par les tests physiques. Petit à petit, les résultats des deux méthodes se rapprochent les uns des autres mais c’est assez long, puisque nous faisons cela depuis le début des Moto2»
GP-Inside : on comprend bien qu’il serait intéressant pour vous d’avoir plusieurs teams équipés en Mistral sur la grille, mais techniquement, seriez-vous capables de leur apporter le même support que Kalex ou Suter ?
Guy Coulon : «ça, ce n’est pas très compliqué ; c’est une question d’organisation, de mise en place et de le savoir à temps. Si on doit faire quatre, ou même six, motos pour l’année prochaine et qu’on le sait maintenant, cela ne pose aucun problème. Mettre un technicien pour coordonner le tout ne pose non-plus aucun problème. Mais si on doit le faire au mois de janvier, là oui, cela devient un vrai problème.
Si on doit faire quatre ou six motos, et qu’on le sait à temps, on les fait toutes avec les mêmes spécifications techniques et ce n’est pas très compliqué, d’autant qu’en fait, on en a déjà plusieurs en pièces détachées. Il suffirait de refaire deux cadres et on pourrait tout de suite équiper une autre équipe puisque, deux cadres et deux bras oscillant en secours suffisent pour quatre pilotes ; pas la peine de tout refaire en double et donc pas énormément de travail en plus pour équiper une autre équipe.»
GP-Inside : et cela, ce serait un souhait ou c’est exclu ?
Guy Coulon : « il faudrait d’abord qu’une autre équipe en ait envie. Si une équipe sérieuse avait envie, alors oui, je pense que ce serait une expérience sympa. »
Stay tuned !
Depuis le début de l’année, il est incontestable que les Mistral 610 Tech3 pointent régulièrement le bout de leur nez dans le Top10, faisant ainsi taire les mauvaises langues qui n’avaient cessé jusque là d’accuser les motos conçues par Guy Coulon de ne pas être tout à fait à la hauteur de leurs homologues allemandes ou suisses, en oubliant au passage la victoire de Yuki Takahashi à Catalunya 2010.
Nous avons souhaité savoir ce que pensait Guy Coulon, leur concepteur, de ces résultats en progression et, plus généralement, comprendre comment fonctionnait techniquement le team Tech3 Moto2, qui reste à ce jour le seul team-constructeur de la catégorie (Propos recueillis au Mans, avant la course).
GP-Inside : Guy, cette année, les performances de vos motos sont nettement à la hausse; cela vous fait évidemment plaisir, mais comment expliquez-vous cela ?
Guy Coulon : "Au Mans, Ricky Cardus est à 0.310 de la pole. Quand il est venu faire un remplacement chez nous, suite au malheureux accident d’Alex (Marinelarena), il faut avouer qu’on ne l’attendait pas à un tel niveau. Il roule maintenant avec la moto 2014 alors qu’il a utilisé la 2013 depuis le début de la saison. Cela lui a permis d’obtenir le meilleur résultat qu’il n’ait jamais fait depuis 2010 alors qu’il a roulé avec toutes les marques de motos du plateau.
Marcel a aussi fait avec nous le meilleur résultat qu’il n’a jamais fait donc, s’il est assez difficile de situer le niveau des différentes motos, on peut au moins dire que rouler sur les nôtres ne les handicapent pas dans leur plan de carrière. Ils sont dans leur zone.
Et si on analyse les pilotes qui sont là depuis deux ou trois ans et qui changent de motos, ils restent également globalement dans leur zone.
C’est à peu près logique puisque c’est maintenant la cinquième année que les Moto2 existent et tous les fabricants qui sont restés font des bonnes motos, avec des écarts assez faibles entre les unes et les autres. Bien sûr, il peut y avoir des machines qui se comportent un peu mieux sur certains types de circuits que d’autres, mais un des facteurs importants et intéressants pour un constructeur est le nombre de motos alignées en piste, car cela te permet de recentrer un pilote qui se perd un peu dans ses réglages par rapport au reste de la bande. Quand tu n’as que deux pilotes, c’est plus compliqué.
Par exemple aujourd’hui (ndlr : qualification du Mans), Ricky est nettement plus vite que Marcel, mais malgré que nous n’ayons que deux pilotes, cela va nous aider à faire des comparatifs valables entre les deux.
Pourquoi Folger est en pole position sur une Kalex chez AJR et pourquoi son coéquipier n’est pas dans la première page de la liste, avec la même moto et la même équipe technique ? C’est la moto ou c’est le pilote ?"
GP-Inside : La Kalex est réputée moins rigide que la Suter. Où se situe la Mistral par rapport à ses concurrentes ?
Guy Coulon : « nous, on sait où on est, mais on ne sait pas par rapport aux autres. »
GP-Inside : mais vous avez des pilotes qui peuvent vous le dire…
Guy Coulon : « en général, le pilote ressent exactement l’inverse de la réalité, donc on ne peut pas trop se fier à ses impressions. Il faut tester le cadre et nous possédons des bancs de test pour les bras oscillants ou les cadres, mais nous n’avons pas eu l’occasion de pouvoir tester des châssis concurrents.
Ça ne fait pas tout, non-plus. C’est compliqué à expliquer. On sait où on est par rapport à l’an dernier.»
GP-Inside : où en êtes-vous, par rapport à l’année dernière ?
Guy Coulon : « on a légèrement amélioré la rigidité frontale, on a gardé la même torsion et on est un peu plus faible en rigidité latérale. Cela a d’abord été simulé par ordinateur puis vérifié au banc. »
GP-Inside : vous possédez un outil informatique de simulation ?
Guy Coulon : « oui, on s’est fait nos petites statistiques nous-mêmes. La simulation, c’est une chose, mais cela doit être validé par les tests physiques. Petit à petit, les résultats des deux méthodes se rapprochent les uns des autres mais c’est assez long, puisque nous faisons cela depuis le début des Moto2»
GP-Inside : on comprend bien qu’il serait intéressant pour vous d’avoir plusieurs teams équipés en Mistral sur la grille, mais techniquement, seriez-vous capables de leur apporter le même support que Kalex ou Suter ?
Guy Coulon : «ça, ce n’est pas très compliqué ; c’est une question d’organisation, de mise en place et de le savoir à temps. Si on doit faire quatre, ou même six, motos pour l’année prochaine et qu’on le sait maintenant, cela ne pose aucun problème. Mettre un technicien pour coordonner le tout ne pose non-plus aucun problème. Mais si on doit le faire au mois de janvier, là oui, cela devient un vrai problème.
Si on doit faire quatre ou six motos, et qu’on le sait à temps, on les fait toutes avec les mêmes spécifications techniques et ce n’est pas très compliqué, d’autant qu’en fait, on en a déjà plusieurs en pièces détachées. Il suffirait de refaire deux cadres et on pourrait tout de suite équiper une autre équipe puisque, deux cadres et deux bras oscillant en secours suffisent pour quatre pilotes ; pas la peine de tout refaire en double et donc pas énormément de travail en plus pour équiper une autre équipe.»
GP-Inside : et cela, ce serait un souhait ou c’est exclu ?
Guy Coulon : « il faudrait d’abord qu’une autre équipe en ait envie. Si une équipe sérieuse avait envie, alors oui, je pense que ce serait une expérience sympa. »
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