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Moto GP, Interview Romano Albesiano : Aprilia dans le Top 10 en 2015, sur le podium en 2017 !
Jeu 11 Déc 2014 - 12:18
Publié le : 05/12/2014 17:55
Hier, Moto-station faisait partie d’un cortège de journalistes français invités à Noale par Aprilia. Outre la visite des installations de la division Racing du groupe Piaggio, nous avons rencontré son directeur, Romano Albesiano, et discuter avec lui de l’engagement d’Aprilia en Moto GP et WSBK pour la saison prochaine. Interview.
Remplaçant de Luigi Dall'Igna, débauché par le concurrent Ducati, Romano Albesiano a répondu à toutes nos questions sur le programme compétition du constructeur Aprilia. Après une année à la tête du département course - et un bilan positif en SBK avec le titre de Sylvain Guintoli et celui de constructeur - Romano Albesiano nous en dit plus sur le challenge qui l'attend en 2015. Interview.
C'est un moteur laboratoire pour le moment et la saison 2015 sera pour nous parfaite pour le développer. Aujourd'hui le seul point négatif de ce moteur issu de la route est son encombrement et son poids. En termes de performances nous sommes entièrement satisfaits. Du coup pour 2016, nous travaillons sur un nouveau V4 qui correspondra à la nouvelle Aprilia MotoGP, 100% prototype.
Côté électronique, nous travaillerons l'an prochain avec l'ECU Magneti Marelli, mais avec notre propre software, commun pour le Moto GP, le WSBK et le Superstock. Autre chantier d'importance, le perfectionnement de notre boîte de vitesses seamless (ndlr : quant un rapport est engagé, un autre est pré-engagé) sur les phases de rétrogradages. Notre technologie est propre et servira certainement à équiper par la suite nos modèles de série. Sur notre Moto GP, je pense que nous pourrons nous servir de cette technologie dès la mi-saison prochaine mais qu'elle sera totalement optimisée en 2016.
Pour le second pilote, cela a été plus long, car nous avions plusieurs options. A la fin, nous nous sommes rendus compte que Marco Melandri était la meilleure option, car il connait déjà la catégorie pour y avoir couru il y a quelques années. De plus, il est très rapide et travaille proprement. Il a également, je pense, un certain talent pour développer une moto, comme il a pu le faire pour BMW. J'ai beaucoup apprécié son attitude cette saison en Superbike. Marco et Alvaro ont signé un contrat de deux ans.
Nous discutons aussi avec Max Biaggi pour qu'il soit notre pilote d'essai. Nous sommes très proches de la signature d'un contrat avec lui, à 90 %. Si cela se fait, il testera les machines de Superbike comme celle de Moto GP, les pneus Michelin… bref, toutes les tâches que nous lui confierons.
Propos recueillis par Mehdi Bermani-Tezkratt, photos MBT
Hier, Moto-station faisait partie d’un cortège de journalistes français invités à Noale par Aprilia. Outre la visite des installations de la division Racing du groupe Piaggio, nous avons rencontré son directeur, Romano Albesiano, et discuter avec lui de l’engagement d’Aprilia en Moto GP et WSBK pour la saison prochaine. Interview.
Remplaçant de Luigi Dall'Igna, débauché par le concurrent Ducati, Romano Albesiano a répondu à toutes nos questions sur le programme compétition du constructeur Aprilia. Après une année à la tête du département course - et un bilan positif en SBK avec le titre de Sylvain Guintoli et celui de constructeur - Romano Albesiano nous en dit plus sur le challenge qui l'attend en 2015. Interview.
Pourquoi annoncer votre arrivée en Moto GP un an plus tôt que prévu ?
Notre objectif est d'être au top de la catégorie reine, d'où le fait que nous ayons d'abord planifié un retour en 2016. Mais nous nous sommes rendus compte que nous étions finalement déjà prêts pour 2015. Aussi, les derniers changements réglementaires du WSBK, qui nous défavorisaient quelque peu, nous ont confortés dans l'idée d'accélérer notre programme Moto GP. Mais le principal motif est que, plus tôt nous serons plongés dans le bain de cette compétition prestigieuse, plus tôt nous y serons performants.Vous pensez pouvoir truster les podiums du Moto GP à partir de quand ?
Pour la saison 2017, selon mes plans, mais notre président souhaiterait que cela soit le plus tôt possible. Ce qui me rendrait heureux, l'an prochain, ce serait que l'on soit déjà compétitif. Faire un Top 10 en fin de saison serait une belle performance.Et quels résultats pensez-vous faire en WSBK l'an prochain ?
Malgré la mise en place des nouveaux règlements, qui favorisent clairement les bicylindres, nous visons le Top 5. C'est vrai que l'an prochain je serai moins investi dans cette catégorie. Mais comme je chapeaute le Moto GP, le Superbike et le Superstock, qui ont chez nous chacun leur project leader, notre organisation devrait porter ses fruits. Nous devons faire du bon travail, et les résultats seront là !Quel est aujourd'hui le niveau de développement de l'Aprilia Moto GP ?
Que ce soit côté moteur ou partie-cycle, notre Moto GP est une toute nouvelle machine. Le moteur est basé sur celui de la RSV4, à la différence prêt que l'alésage est ici passé de 78 à 81 mm (ndlr : la limite réglementaire) et qu'il dispose d'un rappel pneumatique des soupapes. On trouve également une distribution par cascade de pignons sur la Moto GP, ainsi que des pièces Aprilia Racing spécifiques à l'intérieur, mais je ne peux vous dire exactement lesquelles.C'est un moteur laboratoire pour le moment et la saison 2015 sera pour nous parfaite pour le développer. Aujourd'hui le seul point négatif de ce moteur issu de la route est son encombrement et son poids. En termes de performances nous sommes entièrement satisfaits. Du coup pour 2016, nous travaillons sur un nouveau V4 qui correspondra à la nouvelle Aprilia MotoGP, 100% prototype.
Côté électronique, nous travaillerons l'an prochain avec l'ECU Magneti Marelli, mais avec notre propre software, commun pour le Moto GP, le WSBK et le Superstock. Autre chantier d'importance, le perfectionnement de notre boîte de vitesses seamless (ndlr : quant un rapport est engagé, un autre est pré-engagé) sur les phases de rétrogradages. Notre technologie est propre et servira certainement à équiper par la suite nos modèles de série. Sur notre Moto GP, je pense que nous pourrons nous servir de cette technologie dès la mi-saison prochaine mais qu'elle sera totalement optimisée en 2016.
Quelles sont les différences de performances et de coûts entre une Moto GP et une Superbike officielle ?
Entre la RSV4 Superbike de 2014 et l'actuelle Moto GP Aprilia il y a une différence de 40 à 50 chevaux. L'écart entre la Moto GP et la Superbike de 2015 est en revanche de 20 chevaux. Le régime moteur maximal de la Moto GP est fixé 2 000 tours plus hauts et côté poids, avec 164 kg, la RSV4 WSBK est à la limite. En revanche pour la Moto GP, nous devons encore travailler pour réduire sa masse avant le début de la saison, car pesant 158 kg elle affiche 5 kg de trop. Concernant les coûts, notez qu'un moteur de Moto GP vaut deux fois le prix d'un moteur de WSBK. Enfin, quant à leur durée de vie, cela dépend des règles de la compétition. En Mondial, on doit faire la saison avec huit moteurs. En Grand Prix, l'année prochaine, nous aurons le droit de passer jusqu'à douze moteurs par pilote. Mais les années suivantes, nous ne pourrons pas en utiliser plus de neuf, ce qui permet aussi de rationaliser les budgets.Comment avez-vous choisi vos pilotes Moto GP ?
Cela a été un travail difficile. Je cherchais tout d'abord un pilote ayant une expérience récente en MotoGP, sur une machine performante. Nous sommes finalement tombés d'accord avec Alvaro Bautista, car c'est très important pour nous d'avoir un pilote capable de nous donner des points de comparaison avec les actuelles machines de Moto GP.Pour le second pilote, cela a été plus long, car nous avions plusieurs options. A la fin, nous nous sommes rendus compte que Marco Melandri était la meilleure option, car il connait déjà la catégorie pour y avoir couru il y a quelques années. De plus, il est très rapide et travaille proprement. Il a également, je pense, un certain talent pour développer une moto, comme il a pu le faire pour BMW. J'ai beaucoup apprécié son attitude cette saison en Superbike. Marco et Alvaro ont signé un contrat de deux ans.
Nous discutons aussi avec Max Biaggi pour qu'il soit notre pilote d'essai. Nous sommes très proches de la signature d'un contrat avec lui, à 90 %. Si cela se fait, il testera les machines de Superbike comme celle de Moto GP, les pneus Michelin… bref, toutes les tâches que nous lui confierons.
On connait l'attachement des constructeurs italiens pour les pilotes italiens. Du coup sur vos motos officielles, pourquoi n'avez-vous pas recruté du côté des pilotes du Moto3, comme Niccolo Antonelli ou Enea Bastianini ?
Aujourd'hui, nous arrivons en Moto GP, nous nous maintenons en WSBK et nous renforçons notre présence dans les catégories Stock. Notre idée est donc d'essayer de mettre en place une filière Aprilia où les jeunes pilotes commenceront par la catégorie Stock, sur une Aprilia bien entendu. Nous savons toutefois qu'aujourd'hui les principaux talents font leurs débuts en Moto3. Nous continuons donc d'observer le parcours de ses pilotes. Mais aujourd'hui à notre niveau de développement, nous avons besoin de pilotes expérimentés. Les jeunes talents italiens dont vous parlez nous seront donc plus bénéfiques à partir de 2017.Et pourquoi par Sylvain Guintoli en moto GP ?
Nous en avons discuté avec notre champion du monde, bien entendu ! Mais parfois, dans la vie vous devez faire des choix. Et nous ne nous sommes pas entendus…Ducati, autre constructeur italien, a éprouvé beaucoup de difficultés en Moto GP ces dernières années. Que retenez-vous de son expérience ?
On ne sait pas trop pourquoi ils ont eu autant de problèmes et pourquoi cela a duré aussi longtemps, c'est étrange. Toutefois cette dernière saison ils se sont beaucoup améliorés, car je pense qu'ils ont clairement appliqué la philosophie Aprilia. De notre côté nous allons donc continuer de faire à notre façon et je ne pense pas que nous rencontrerons autant de difficultés. Chez Aprilia, nous avons la bonne philosophie pour aborder le monde de la compétition, contrairement à ce concurrent, du moins avant cette saison…Est-ce que Luigi Dall'Igna, a qui vous avez succédé il y a un an, a participé au projet Aprilia Moto GP ?
Non, il s'occupait des CRT, ce qui n'est pas du tout la même chose. Entrer en tant qu'usine dans le Moto GP nécessite de mettre au point une moto inédite, et c'est ce que je fais depuis mon arrivée.Quel sera votre prochaine étape de testing ?
Cela sera en février, en Malaisie. D'ici là, nous allons avoir beaucoup de travail, car la machine qui roulera sur le tracé de Sepang aura beaucoup évolué par rapport à celle que nous avons aujourd'hui et avec laquelle nous venons d'effectuer des tests à Jerez. Nous ne sommes donc pas en vacances actuellement, car dans le monde de la compétition, le travail ne s'arrête jamais.Combien coûte ce programme, ainsi que le programme SBK ? Mais surtout qui paye, puisque côté ventes de deux-roues, on ne peut pas vraiment dire qu'Aprilia soit leader d'un marché ?
Je ne vous dirai pas combien coûte notre engagement sportif. Je dirai simplement qu'il faut considérer que le groupe Piaggio est un constructeur leader en Europe. Nous ne sommes pas une petite entité qui rêve, sans fondement, de battre Honda par exemple. Dans le passé, en 125 et 250, nous avons déjà prouvé que nous pouvions gagner face aux plus grands constructeurs. Donc, compte tenu de la position de notre groupe aujourd'hui, il n'est pas déraisonnable de se lancer en compétition reine. Et le budget que nous jugeons nécessaire à cela est bien entendu beaucoup plus important que dans le passé. Au moins 50% de plu que l'an dernier notamment.
Par exemple, nous avons dernièrement recruté cinq à six nouveaux ingénieurs très performants. Pas plus car, vous savez, notre façon de faire en WSBK était déjà proche du Moto GP. Pour gagner en Moto GP, vous n'avez pas besoin de centaines de millions d'euros. Bien entendu vous avez besoin d'un bon budget développement, que je considère avoir aujourd'hui. Mais le plus important est d'avoir les bonnes personnes qui dépensent cet argent de la bonne manière, en faisant les bons choix.
Aussi, la vocation d'Aprilia Racing n'est pas seulement de dépenser de l'argent. En vendant nos machines de Superbike ou de Moto GP, les Superstock, les pièces Aprilia Racing, l'électronique Aprilia APX, des packs Race sur les nouvelles RSV4 (ndlr : en cours de réalisation), nous avons également la possibilité d'optimiser les rentrées et de rééquilibrer la balance.
Par exemple, nous avons dernièrement recruté cinq à six nouveaux ingénieurs très performants. Pas plus car, vous savez, notre façon de faire en WSBK était déjà proche du Moto GP. Pour gagner en Moto GP, vous n'avez pas besoin de centaines de millions d'euros. Bien entendu vous avez besoin d'un bon budget développement, que je considère avoir aujourd'hui. Mais le plus important est d'avoir les bonnes personnes qui dépensent cet argent de la bonne manière, en faisant les bons choix.
Aussi, la vocation d'Aprilia Racing n'est pas seulement de dépenser de l'argent. En vendant nos machines de Superbike ou de Moto GP, les Superstock, les pièces Aprilia Racing, l'électronique Aprilia APX, des packs Race sur les nouvelles RSV4 (ndlr : en cours de réalisation), nous avons également la possibilité d'optimiser les rentrées et de rééquilibrer la balance.
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