Pol Espargaro a aussi son avis sur les avantages accordés à Ducati

Lun 9 Mar 2015 - 14:26

08-03-2015 18:00 Hervé Links 26

Ducati et son exception réglementaire. Voilà un sujet qui animera les coulisses du MotoGP au cours de cette saison 2015. L'an dernier, on n'en parlait pas trop parce que les rouges devaient revenir de loin et ils se sont d'ailleurs diablement rapprochés. Avec 24 litres d'essence au lieu de 20 dans le réservoir, 12 moteurs annuels à pouvoir faire évoluer au lieu de 5 mécaniques figées et, surtout, la possibilité d'utiliser une gomme très tendre de la gamme Bridgestone, les machines italiennes ont repris des couleurs. Car, cerise sur le gâteau, elles restaient avec leur électronique Factory tout en jouissant des avantages du groupe Open. Un meilleur des deux mondes qui a permis à Ducati de monter par trois fois sur le podium et de conquérir une pole-position. En 2015, la moisson s'annonce meilleure. De coup, les aménagements accordés ne font plus rire.

Cette saison, ce sera la guerre. Tant Valentino Rossi que Jorge Lorenzo et Dani Pedrosa voudront mettre un Marc Marquez au sommet de son art au pas. Pour ça, chaque mètre de piste parcouru comptera, et le moindre point perdu à l'heure des comptes se paiera cher. De fait, voir des GP15 perturber les débats parce que non seulement bien nées mais aussi favorisées par le règlement, ça agace. Le « Doctor » a commencé à s'en émouvoir et l'homme de Tavullia n'est pas du genre à parler pour ne rien dire. Il reviendra à la charge, et il sait qu'il est écouté.

Ceci, c'est pour les pilotes d'usine. Mais pour les pensionnaires des équipes satellites, la colère pointe également. Dernièrement, c'est Pol Espargaro qui en a mis une couche. Le cadet d'un Aleix à présent officiel Suzuki a aussi un contrat Yamaha et il va devoir cette année passer la vitesse supérieure. En 2014, pour sa première saison en MotoGP, il a fini sixième au classement général. Cette fois, il doit faire mieux alors que sa marge de manœuvre s'est réduite. Son équipier Bradley Smith est dans une forme éclatante et il y a donc ces Ducati qui ont accéléré. De quoi s'agacer : « les constructeurs comme Suzuki ou Aprilia ont besoin d'avoir certains avantages car ils débutent face à des concurrents qui sont là depuis des années » expose le pensionnaire Tech3. « Mais je trouve totalement injuste qu'une marque comme Ducati profite encore de ses avantages alors qu'elle a montré sa compétitivité. Les équipes d'usine peuvent encore se défendre, mais pour nous, les satellites, nous en subissons directement les conséquences. Cela nous oblige à prendre beaucoup de risques sur la piste. »

Ceci dit, Pol Espargaro n'est pas du genre à se résigner : « la vie nous apprend qu'il faut s'adapter ou mourir. Il se peut que mon style de pilotage agressif s'adapte moins à la Yamaha et j'en ai souffert en 2014. Mais Yamaha m'a donné ma chance, alors je dois m'adapter. Finir cinquième le championnat cette année, ce serait bien. Les quatre de devant sont pratiquement intouchables et puis il y a ces Ducati. Le podium semble être une mission impossible, mais on tentera toujours d'aller le chercher. » On rappellera que Lin Jarvis a prévenu que la dernière génération de la transmission « seamless » sera en priorité mise à la disposition du team usine, laissant entendre que le team Tech3 devra être très patient avant de pouvoir en bénéficier. C'est donc contre une adversité exacerbée que Pol Espargaro devra se battre cette année.