Moto GP : La FIM et la Dorna enterrent les CRT

Voilà qui pourrait bien contrarier ceux qui ont cru à la
belle parole d'un Carmelo Ezpeleta qui, début 2012, déclarait à qui
voulait l'entendre que les CRT étaient l'avenir du Moto GP. Des coûts
bien plus raisonnables que ceux des prototypes, des écuries
propriétaires de leur matériel et en mesure de l'exploiter : les
perspectives étaient en effet alléchantes. Et le premier effet recherché
atteint puisque, enfin, la grille de départ de la catégorie reine des
Grands Prix connaissait une inflation autorisant une vingtaine de
machines à chaque départ.

Oui mais voilà : ces CRT n'évoluent pas aussi vite qu'espéré. Elles
restent en-dessous des performances d'une moto de WSBK tandis que
certaines aventures tournent en eau de boudin, comme celle de la
Suter-BMW dont Colin Edwards ne veut plus entendre parler. Et puis les
négociations sur la future réglementation se sont engagées sur fond
d'une annonce surprise faite par Honda au sujet d'une prochaine machine
compétition client. Donc moins onéreuse que celle des machines d'usine
disponible sur le marché et plus rapides que les CRT.

Un point de vue providentiel pour le Président de la FIM, Vitto
Ippolito, et le patron de la Dorna, qui savent que pour faire un beau
championnat, il faut que des constructeurs y participent. Chassez le
naturel, il revient immanquablement au galop. "Je m'attends à la
construction de ce type de moto et j'espère que d'autres fabricants
suivront" vient ainsi de lâcher l'autorité de la FIM à propos de la
démarche annoncée par Honda. "Nous travaillons avec la Dorna sur un
nouveau règlement parce que nous voulons attirer d’autres constructeurs
comme BMW, Suzuki, Kawasaki et Aprilia".

Voilà qui est dit. Le SBK peut donc trembler, et ce d'autant plus que la
dernière annonce faite par BMW de metrre un terme à l'activité de son
écurie Superbike officielle à la fin de la présente saison laisse la
porte ouverte aux rumeurs d'arrivée prochaine en Moto GP. Quant à ceux
qui ont investi dans des CRT, ils ne leur reste plus qu'à ouvrir un
musée.


Par Emile Zoosk, photo motogp.com