Hervé Poncharal "je veux prendre des risques"

Bradley Smith à l'attaque © DR
Comme lors de chaque Grand Prix, Hervé Poncharal - président de l'IRTA et patron du team Tech 3 - se confie à Michel Turco. Il revient après le Grand Prix d'Allemagne sur le cas Bradley Smith...


« On l’a vu ce week-end avec ses quatre chutes aux essais, Bradley Smith évolue aujourd’hui sous une énorme pression. C’est sa quatrième saison chez nous. Il a fait deux années de Moto2 et il est dans sa seconde saison en MotoGP. La question se pose désormais quant à son avenir avec le team Tech3. En Angleterre, Bradley n’a que des détracteurs. Je ne comprends pas pourquoi. Même si ce n’est ni un Marquez, ni un Lorenzo, ni un Rossi, ce qu’il fait est loin d’être ridicule. Il est proche d’un Bradl ou d’un Bautista, et peut prétendre chaque week-end à une place entre 6 et 10. Il sait néanmoins qu’il est sur la sellette. La compétition ça n’est pas la Croix- Rouge, et on ne donne plus le temps aujourd’hui comme on pouvait le faire auparavant. Il y a moins de motos d’usine, et une M1 est une machine convoitée. Pour l’instant, nous n’avons rien décidé. Il se peut que nous décidions de lui donner une saison de plus pour préparer son remplacement en laissant mûrir les jeunes qui poussent en Moto2 et Moto3. Mais cela peut aussi s’accélérer. Yamaha devrait conserver l’an prochain le trio Rossi, Lorenzo, Espargaro, et pourrait dans ce cas, consacrer les 25 derniers % à un choix plus risqué. Pourquoi ne pas prendre un rookie du Moto2 comme Viñales, Salom ou Folger ? Voire tenter le coup avec un Jack Miller qui brille aujourd’hui en Moto3 ? C’est vrai que j’y pense. Je veux prendre des risques, je n’ai pas envie d’être conventionnel. Nous sommes une équipe junior, Monster a une image plutôt fun et la moto n’est pas un sport comme les autres. Il faut apporter de la fraîcheur. Et puis nous sommes aussi là pour qu’on parle de nous. Je l’avoue, l’idée d’un pari avec un pilote de ce profil me tente bien. »