ITW Hervé Poncharal : "Sans les CRT, pas de championnat !"

Hervé Poncharal, patron du team Tech3 et président de
l’IRTA (l’association des teams de Grands Prix), a accordé à Michel
Turco une longue interview sur la situation de son équipe et celle des
GP en général. En voici quelques extraits. L’intégralité de l’interview
est à retrouver dans le Moto Revue n° 3922 en kiosque jusqu’au 1er février.
Hervé Poncharal se livre dans le Moto Revue n° 3922. © Jean-Aignan Museau







Moto Revue : Sans sponsor, Yamaha ne risque-t-il pas de finir par de désengager à son tour des Grands Prix ?
Hervé Poncharal : Yamaha, c’est le constructeur qui a été le plus
présent en Grands Prix dans l’histoire des championnats du monde. La
course est dans les gènes de cette usine. Ils ont déjà fait plusieurs
saisons sans sponsor principal, et franchement, je n’ai jamais entendu
parler d’un possible retrait. Maintenant, vu le contexte économique,
rien n’est impossible. Yamaha a d’ailleurs déjà quitté le Superbike. (…)
Tout le monde est désormais conscient de la nécessité de trouver des
solutions pour que la course coûte moins cher. La réalité, c’est qu’il
n’y a plus que douze motos sur la grille, et que sans les CRT, il n’y
aurait pas de championnat en 2012.

C’est pour cela qu’après la Moto2 vous allez construire l’an prochain votre MotoGP ?
Guy et moi sommes sur la même longueur d’onde. Si le CRT devient la
règle en MotoGP, nous voulons rouler avec notre partie-cycle, comme on
l’a fait en décidant de s’engager en Moto2. C’est notre volonté et c’est
une idée excitante qui nous plaît. Un projet de cette nature demande
cependant du temps pour être compétitif. C’est pour cela que nous
souhaitons le mettre rapidement en chantier. Pour le reste, nous avons
un contrat avec Yamaha pour les saisons 2012 et 2013. À moins que la
réglementation évolue de manière radicale et qu’un accord soit trouvé
entre le MSMA, la Dorna et la FIM pour que le nombre de prototypes soit
limité aux seules écuries officielles, nous aurons des M1 pour les deux
saisons à venir.

Avoir un championnat MotoGP avec deux classes de machines, ça
n’est quand même pas l’idéal. À moins de trouver une réglementation qui
réduise considérablement l’écart entre ces deux classes...
Tout à fait. Nous sommes tous conscients qu’il y aura l’an prochain une
grosse différence entre les MotoGP et les CRT. Cet écart sera dû en
partie aux machines, mais aussi aux pilotes. Si on mettait Stoner sur
une CRT, l’écart ne serait pas le même. Je rappellerai que cette saison,
on l’a souvent vu coller plus de deux secondes à la dernière des Honda.
Par ailleurs, si on regarde l’évolution entre l’an 1 et l’an 2 du
championnat Moto2, on s’aperçoit que les chronos ont progressé en
moyenne de plus d’une seconde et demie sur la simple compréhension du
matériel. En 2013, l’écart devrait donc être moins important entre les
MotoGP et les CRT. De toute façon, la réglementation est loin d’être
figée. (…) On a parlé de boîtier électronique unique, de limitation de
régime moteur... Pour l’instant, cela ne plaît pas au MSMA, aux
constructeurs de faire leurs propositions. Quand on voit ce qui se passe
en F1, on mesure bien que le paramètre le plus compliqué à gérer, c’est
le moteur. Alors pourquoi les constructeurs ne s’engageraient-ils pas à
fournir des moteurs à un tarif accessible ? Pour moi, ce serait
l’idéal. Chaque team pourrait engager sa propre moto avec sa
partie-cycle, comme le font les équipes de F1.

L’intégralité de cette interview est à retrouver dans le Moto Revue n° 3922 en kiosque jusqu’au 1er février.