Valentino Rossi : "Je n’arrive pas à m’exprimer à 100%"

Dans une interview exclusive à lire dans le Moto Revue
n° 3930 actuellement en kiosque, Valentino Rossi revient longuement sur
la période difficile qu’il traverse avec sa Ducati. Voici quelques
extraits de cet entretien intimiste réalisé par Enrico Borghi.
Valentino Rossi souffre au guidon de sa Ducati. © Jean-Aignan Museau

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Peut-être qu’en 11 ans avec des motos japonaises dont 7 ans avec des Yamaha, tu as pris des habitudes ?
Je ne pense pas. Mon plus gros problème avec la Ducati, c’est que je
n’arrive pas à la pousser à la limite et donc à m’exprimer à 100 %.
(…)

Le problème ne se situe donc pas dans l’évolution du moteur ?
800 ou 1 000 cm3, cela ne change rien. Et même l’électronique n’influe
pas plus que ça. La grande différence technique réside dans les
pneumatiques. Avant, sur l’angle maxi, ils tenaient bien et donc tu
pouvais accélérer franchement. Maintenant, il faut absolument redresser
la moto au milieu de la courbe pour pouvoir remettre les gaz en grand.

Mais la Yamaha semble plus linéaire en courbe. En tout cas vu de l’extérieur.
La Yamaha vire de façon plus ronde parce qu’elle n’est pas aussi
agressive que la Honda. Mais quoiqu’il en soit, aujourd’hui, Lorenzo et
Spies pilotent eux aussi comme ça.

Et pourquoi ne peux-tu pas le faire ?
Parce que notre moteur est trop violent. Je n’arrive pas à ouvrir les gaz franchement parce que la moto devient instable.
(…)

Ce sont ces manquements de méthode chez Ducati qui vous ont emmenés sur la mauvaise route ?
Pas seulement. La plupart du temps, la Ducati est pilotée de façon
différente comparé à ce qui se fait d’habitude. Elle est aussi très
difficile à mettre au point. Souvent, la façon de travailler « classique
» ne fonctionne pas ici.

D’habitude, lorsqu’un pilote soumet un problème à un ingénieur, ce dernier se met au travail et le résoud.
Eh bien justement c’est ça le problème... Mais en fin de compte, tu veux
savoir la vérité ? Pour arriver à résoudre les problèmes comme cela se
passe chez Honda ou Yamaha, il nous faudrait 50 ans d’expérience en
course à ce niveau.